Histoire de culte, suivi de Lettre de l'Homme à la Femme, Dominique Maes

Ainsi que je l’ai écrit dans mon article sur la Foire du Livre, c’est lors de cet évènement que j’ai découvert les éditions Murmure des soirs, spécialisées dans la littérature belge. J’ai très vite été séduite par le rouge des couvertures, qui attire l’œil sans en faire trop, et par l’élégance du logo. Je peux à présent dire que le texte est tout aussi soigné que la couverture qui l’abrite : la mise en page est aérée et la taille de la police idéale à la lecture.

Ce recueil de deux nouvelles de Dominique Maes, avec lequel j’ai débuté ma découverte de l’édition et de l’auteur, est encore agrémenté d’une illustration de l’auteur à l’encre de chine et d’une préface poétique de Pascale Fonteneau.

Histoire de culte

Certaines fictions ayant réussi au point de se transformer en religions, qu’il me soit permis de transcrire ici la chronique très édifiante d’une existence hors du commun afin de distraire un instant les hommes de leur harassante conscience du néant. […] Ah ! Que viennent vers moi tous les bons vivants de la Terre et que leur rire franc et joyeux guide ma plume et fasse s’épanouir ma narration pour la porter de bouches sensuelles à oreilles émoustillées. [pp. 9-10]

Proposant un nouveau culte, voué à la première syllabe du terme, Dominique Maes se joue des religions tout au long de sa nouvelle et se veut le nouveau prophète d’un esprit joyeusement irrévérencieux. Il fait part à ceux qui l’ignoreraient encore de la révélation du cul de Sidonie Duchemin, si beau, si rayonnant et si digne de vénération, dès sa naissance. Au cours de son récit, il parodie gaiement les hagiographies et autres textes religieux, en s’appuyant sur certaines de leurs situations et de leurs ambiguïtés, afin de proposer un idéal de vie hédoniste et pacifique. Cette « biographie » est servie par une plume vive, imagée et légère, qui m’a paru très plaisante.

Une petite note à ceux que le genre érotique aurait tendance à rebuter : le texte m’a semblé à vrai dire plus humoristique qu’érotique, et l’auteur suggère bien plus qu’il ne dit les choses de l’amour, quand il ne les tait pas.

Lettre de l’Homme à la Femme

Le second texte de Dominique Maes m’a également amusée et beaucoup plu. L’idée de départ est celle d’une lettre de l’Homme à la Femme, dans laquelle il revient sur leur histoire commune, de la Préhistoire à nos jours. Il y regrette d’avoir tant soumis la Femme, par peur, et espère une suite plus harmonieuse, plus complémentaire de la vie commune qui leur reste à parcourir. Au-delà de la touche humoristique qui marque la nouvelle, des réflexions intéressantes sont ébauchées et lancées au lecteur (et à la lectrice surtout). Cela me laisse l’impression d’une élégante mise en garde masculine.

[Dominique Maes, Histoire de culte suivi de Lettre de l’Homme à la Femme, Esneux, Murmure des soirs, 2012.]

* Littérature francophone d'ailleurs : Belgique *
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8 commentaires:

  1. une belle découverte "un peu légère" donc mais c'est aussi le charme de la littérature
    merci encore pour ces découvertes fascinantes

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    1. C'est une partie de la littérature qui m'attire toujours beaucoup, malgré quelques déconvenues. Des textes comme celui-ci sont de ceux capables de me réconcilier avec cette littérature.

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  2. Je vois en tout cas que tu as l'air ravie de ta découverte, j'en suis contente ;)
    Bonne soirée Minou bises :D

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    1. Je le suis ! Je ne regrette pas du tout d'avoir craqué sur le stand de cette éditrice et d'avoir découvert cet auteur. Je sais déjà que cet achat n'est que le premier d'une longue série (celle des érotiques de cette édition, entre autres).
      Bonne soirée, bises.

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  3. Réponses
    1. Réflexion faite, je pense avoir déjà lu quelque chose de Dominique Maes, dans un tout autre registre, s'il ne s'agit pas d'un homonyme : ça s'appelle Les dinosaures de la cantine. :-)

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    2. Après vérification sur son site, c'est bien le même. ;) Il fait beaucoup de choses et est aussi musicien (certainement la raison pour laquelle il n'est pas venu à la Foire du Livre et a dû entendre son éditrice à ce sujet... / dit celle qui l'a attendu en vain)

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