Accabadora, Michela Murgia



Après avoir été tentée par quelques blogueuses, notamment Natiora, j’ai eu envie de découvrir ce roman avec Métaphore et Laetii, pensant retrouver l’émerveillement du Cœur cousu de Carole Martinez. Le texte de Michela Murgia s’est – heureusement – révélé très différent de ce que j’en attendais et m’a fait passer d’agréables moments de lecture.

J’ai surtout été marquée par la construction de l’ambiance dans ce petit village sarde, encore régi par les traditions et les superstitions, accommodant croyances chrétiennes et païennes, protection divine et sorcellerie. Cette atmosphère est créée touche par touche par l’auteure, à travers les évènements de la vie quotidienne, retardant les plus dramatiques et rendant compte de la lente douceur de cette vie de village.

C’est dans ce contexte qu’intervient l’accabadora, celle qui aide les mourants à partir. Tous connaissent son rôle et lui en sont reconnaissants, sans jamais en parler ouvertement. Cette culture du silence peut néanmoins peser sur certains êtres, comme Maria, la fill’e anima (fille adoptive) de Tzia. Née deux fois (par sa mère biologique, puis adoptive), elle peine à savoir qui elle est et à se construire. Les mots et la vérité semblent lui être nécessaires, au détriment des nuances et des compromis. Cela complique donc l’initiation annoncée par la quatrième de couverture (assez trompeuse et partiellement source de déception pour moi) ; c’est finalement la vie elle-même qui se chargera de l’initier à ses mystères et la fera grandir. 

Un beau roman, agréable et facile à lire, que je retiendrai davantage pour ses images italiennes et son arrière-plan que pour son intrigue.

[Michela Murgia, Accabadora, trad. par Nathalie Bauer, Paris, Points, 2012.]

* Lire sous la contrainte : un seul mot *

13 commentaires:

  1. Un beau roman, j'ai beaucoup aimé !

    RépondreSupprimer
  2. Un très beau roman, j'ai adoré découvrir la sardaigne avec Michela Murgia !

    RépondreSupprimer
  3. Pareil, c'est plus l'ambiance et la description des traditions que l'histoire qui vont me rester en tête. Mais j'ai vraiment beaucoup aimé ^^

    RépondreSupprimer
  4. Je viens de mettre mon avis en ligne. Je vois que nous avons aimé toutes les deux. Pourquoi "heureusement", tu avais des attentes négatives?
    Pour mon autre lecture, pas moyen!! Missbouquinaix aussi! Abandon magistral, c'est bien la première fois, mais je n'y arrive pas!
    Tu as oublié le petit logo de la LC mais c'est pas bien grave.
    Encore merci pour cette lecture.
    A bientot :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je vais aller lire ton avis tout de suite. :) "Heureusement", parce que ça aurait été dommage que le roman soit trop proche de celui de Martinez et n'ait pas sa propre originalité. J'ai trop rapproché ces deux romans avant de lire Accabadora et espérais donc retrouver Le cœur cousu ; évidemment, ça n'a pas été le cas, le même enchantement ne pouvait pas revenir lors d'une redite. Le fait qu'Accabadora soit finalement très différent du Cœur cousu a donc évité la comparaison et la déception. Il s'agissait donc d'attentes trop hautes et erronées plutôt que négatives.
      J'ai vu dans les commentaires cet abandon. Il faut bien une première fois... J'espère que vous ferez un meilleur choix la prochaine fois !
      Pour le logo, ça t'ennuie que je ne le mette pas ? J'ai décidé de ne plus en mettre dans mes articles et de privilégier un lien en fin d'article (ou à l'intérieur même), pour que ça fasse moins chargé, surtout quand j'en dis si peu.
      Merci pour cette lecture partagée et à bientôt.

      Supprimer
  5. Comme tu le dis, rien que pour l'ambiance et le décors du livre, ce roman me tente. En plus au format poche, donc accessible à mes moyens :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je pense que ce roman pourrait te plaire. Je ne viserais pas le coup de cœur assuré, mais il a les ingrédients nécessaires pour te faire passer un bon moment, d'après moi.

      Supprimer
    2. Tu as fini de me convaincre : il est à présent dans ma wishlist !!

      Supprimer
  6. Rebonsoir, je pense que je lirais ce roman car il se passe en Sardaigne, île où j'ai séjourné brièvement et qui vaut la peine. Bonne soirée.

    RépondreSupprimer