Après quelques billets élogieux et très enthousiastes sur
son blog Littérature et Chocolat, Hélène a choisi de faire voyager ce coup de
cœur littéraire que fut pour elle C’est
pour ton bien d’Alma Brami. C’est ainsi qu’après être passé chez Une Comète
et chez Laetii, qui l’ont toutes deux apprécié, il m’est parvenu.
Dans ce quatrième roman, Alma Brami met en scène une fille-mère
qui, par réaction à l’éducation très stricte reçue de ses parents, élèvera sa
fille selon des principes inverses : elle se veut une mère proche de son
enfant, sa meilleure amie même, toute dévouée à elle, riante, excellente
cuisinière de pâtisseries et de gourmandises en tous genres. Elle remplit si
bien cet idéal personnel qu’elle ne construit sa nouvelle vie qu’autour de sa
Charlotte : son désarroi lorsque celle-ci est en âge d’entrer au collège
et commence à se construire sans sa mère se comprend donc aisément. Apparaissent
les failles de cette éducation, tant du point de vue de Lili que de celui de
Charlotte qui se pose un certain nombre de questions légitimes : qui est
son père ? Pourquoi n’en a-t-elle pas ? Pourquoi les gens pensent-ils
que sa mère est sa grande-sœur ? De plus, en léger surpoids et au début de
son adolescence, elle se sent mal dans sa peau.
Face à ce duo familial, est placé celui des parents de Lili :
si on peut les croire tout à fait « noirs » au début du récit, des
nuances sont ensuite apportées lorsque la narration se place selon leur point
de vue. Eux aussi ont voulu agir pour le bien de leur fille en lui donnant une
éducation stricte et en voulant la faire entrer dans le « moule »
social. Après leur échec, ils ont reporté tout cet idéal sur leur seconde
enfant, surnommée Zaza : de même, si celle-ci apparaît futile et un peu
niaise sous le regard des autres personnages, elle se révèle toute autre une
fois son intériorité dévoilée au lecteur. Bref, comme vous l’aurez compris,
aucun personnage n’est tout à fait manichéen dans ce texte d’Alma Brami, qui y
déploie l’art des nuances et des sentiments humains. De cette façon, elle
parvient à interpeler, à interroger, sans vraiment donner une réponse toute
faite : au contraire, tous les clichés idéaux tombent les uns après les
autres, victimes de leurs failles.
Outre cette intrigue très bien menée, j’ai également
apprécié le style d’écriture de cette jeune auteure : il se lit facilement
et rapidement, tout en gardant une touche élégante qui le rend très agréable.
Je compte bien me tourner à nouveau vers cette écriture dans ses autres romans,
lorsque l’occasion s’en présentera.
Un très beau roman à découvrir, comme l’a dit avant moi
Hélène Choco que je remercie à nouveau pour ce prêt !
[BRAMI Alma, C'est pour ton bien, Paris, Mercure de France, 2012.]
Juin-Juillet : destins de femmes |
Très belle critique, qui présente assez fidèlement ce beau roman! il présente de façon agréable un sujet qui pourrait être un sujet plus dur. J'ai beaucoup aimé la plume de Alma Brami également! Une très chouette découverte... Merci pour tes petits mots d'hier :)
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour ce petit mot et les précédents. :)
SupprimerTu as bien présenté cet art de la nuance qui caractérise si bien ce livre, et qui fut une des raisons qui ont fait de cette lecture un très beau moment pour moi! Merci d'avoir participé à cette aventure du livre voyageur! ;-)
RépondreSupprimerMerci à toi de m'avoir permis d'y participer ! Ce fut une très belle aventure dont je me souviendrai : j'ai découvert à la fois une auteure et une blogueuse grâce à toi. ;)
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