Naufrages, Francisco Coloane



Afin de rendre hommage à Francisco Vidal Gormaz, l’auteur de Naufrages, un des livres qui a bercé sa jeunesse et qui l’a poussé à écrire, Francisco Coloane a décidé de publier une partie de ses récits maritimes, augmentés de quelques histoires d’autres auteurs ou de lui-même. C’est ainsi qu’est née cette dernière œuvre de l’auteur chilien, selon la préface écrite par lui-même. Il a conservé la graphie (orthographique et syntaxique) de son prédécesseur, dont le discours est mentionné par des guillemets ; de même, le traducteur affirme s’être efforcé de rendre lui aussi compte au mieux de l’écriture des deux écrivains.

Contrairement à ce que pourrait laisser entendre le titre assez vague, il ne s’agit pas d’une histoire universelle des naufrages : Francisco Vidal Gormaz, tout comme Francisco Coloane, se limite aux côtes qui lui sont familières, c’est-à-dire celles du Chili, du Cap Horn et de l’Amérique du Sud en général. Le climat y apparaît souvent inhospitalier et dangereux, bien que la bêtise ou la peur de l’équipage soit également plus d’une fois mis en cause pour expliquer les désastres survenus. Les premiers voyages commencent en 1520, avec le « Santiago », pour se terminer avec un petit conte moderne de Francisco Coloane, La folle de Rolecha. L’ordre chronologique choisi dans ce recueil m’a paru intéressant en raison des observations qu’il permettait quant aux évolutions historiques, tant techniques que politiques : j’ai en effet repéré le passage des voiliers aux vapeurs, ainsi que les changements de marchandise emportées. Les annotations de l’auteur, qui suivent certains récits m’ont également appris quelques rudiments de l’histoire politique du Chili et du continent sud-américain en général. Davantage que les détails des naufrages, souvent assez secs (le style de Coloane que j’ai pu voir déployé dans les récits du XXe siècle m’a bien plus plu que celui de Vidal Gormaz), ce sont ces éléments historiques qui me resteront en mémoire.

[Francisco Coloane, Naufrages, trad. par François Gaudry, Paris, Points, 2002]

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2 commentaires:

  1. Je ne suis pas très "récits maritimes" d'où ma résistance à "Alice" qui essaie de me "vendre" Coloane depuis des années (elle sait qu'elle y arrivera même si ça doit prendre 10 ans ;) bien qu'on ne doit plus en être très loin :D) mais pas avec ce titre. Je crois me souvenir qu'il y en a un sur le Cap Horn et un autre sur la Terre de feu.
    Bref, contrairement à toi, je me serais doutée que les naufrages en question concerneraient l'Amérique du Sud (ce qui ne me dérange pas, une fois le principe de la lecture maritime accepté) mais je m'étonne que la 4ème n'y fasse pas référence, à moins que tu ne les lises pas.

    Cela dit, ce que tu dis de l'évolution historique m'a l'air intéressant en soi.

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    1. Je me souviens que tu m'avais parlé de ta résistance aux récits maritimes, je ne comptais pas chercher à te convaincre, ou au moins pas avec ce titre, assez décevant pour découvrir Coloane d'après moi .
      En fait, la 4e de couverture mentionne peu explicitement que ça concerne l'Amérique du Sud, mais je ne m'en souvenais pas : je lis les 4e au moment de l'achat, puis les oublie très vite / mets tellement de temps à sortir le livre de ma PAL que j'oublie les détails. Ca ne m'a pas dérangé, c'était plutôt une surprise en fait.

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