Petit éloge - octobre 2007



Les Petits éloges de Folio constituent une collection que j'aime beaucoup, notamment pour sa diversité. En effet, les auteurs sont libres de choisir le sujet de leur éloge, ainsi que la façon de le traiter : certains choisissent l'essai, d'autres la nouvelle, les aphorismes, le témoignage ou encore le théâtre.

J’ai cette fois davantage pris mon temps pour relire les petits éloges d’octobre 2007, la seconde « fournée » de la collection, sans que cela suffise à me rendre mon enthousiasme initial. Le Petit éloge de la douceur m’a beaucoup déçue, malgré le souvenir agréable que j’en avais, et le Petit éloge de la jalousie ne m’a même pas retenue jusqu’à la dernière page. Seul le Petit éloge de la bicyclette a conservé son inattendu éclat premier.

Petit éloge de la douceur
Stéphane Audeguy
(relu en décembre 2012)

Libellés : anthologie, témoignage.

Ce petit éloge de la douceur a toujours fait partie de ceux que j’appréciais beaucoup et dont je gardais un bon souvenir. Il a cette fois malheureusement souffert de mon intransigeance vis-à-vis de mes lectures et du manque d’attention que je leur accorde. J’ai été globalement déçue par ce petit éloge et surtout par le ton très vindicatif parfois employé par l’auteur : il a ses idées, ce que je respecte, sans être toujours d’accord avec lui, mais il les exprime parfois de façon trop virulente, presque grossièrement. Cela détonne forcément dans un petit éloge qui se veut doux.

Pour en revenir à cette douceur justement, j’ai eu beaucoup de mal à comprendre la conception que l’auteur en propose : « l’ensemble des puissances d’une existence libre » [p. 10]. J’ai beau eu relire et relire cette définition, j’ai décidément bien eu du mal à la rapprocher de certains termes de cet abécédaire ou de certains commentaires. J’ai le sentiment d’être tout à fait passée à côté de ce petit éloge. Il ne manque pourtant pas de qualités – la forme de l’abécédaire et les commentaires assez courts permettent une lecture fragmentée et libre ; les références artistiques et à l’écriture m’intéressent toujours dans ces petits éloges – mais le charme n’a pas fait son effet sur moi cette fois.

[Stéphane Audeguy, Petit éloge de la douceur, Paris, Gallimard, coll. Folio 2€, 2007.]

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Petit éloge des grandes villes
Valentine Goby
(relu en janvier 2013)

Libellés : nouvelles, témoignage.

Pour faire l’éloge des grandes villes, Valentine Goby a choisi de s’exprimer par le biais de textes courts (nouvelles et/ou témoignages ?), rassemblés en trois parties : La fin de l’enfance, New York kaléidoscope et Péristories. Dans la première, elle évoque une enfance à la campagne, loin des villes rêvées, vécues comme des envies, des lieux exigus pour chasser les peurs. C’est une vision à rebours de l’idéalisation des grands espaces, mise en scène dans l’un des textes. Vient ensuite une promenade à New York, composée de fragments, d’éclats et de brefs moments vécus, puis divers textes sur quelques villes du monde où l’auteure s’est rendue ou non. Comme les textes qui composent ce petit éloge, les phrases de Valentine Goby sont brèves, souvent tranchantes. Plutôt que des descriptions, j’ai eu la sensation de lire des impressions, qu’elles soient visuelles, auditives ou olfactives. L’auteure nous livre son ressenti sur les villes, la façon dont elle les/y vit.

Je suis assez curieuse de lire comment Valentine Goby déploie cette écriture dans des romans et des textes plus longs, dans lesquels j’aurais davantage le temps de m’installer, contrairement à ces courts fragments.

[Valentine Goby, Petit éloge des grandes villes, Paris, Gallimard, coll. Folio 2€, 2007.]

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Petit éloge de la jalousie
Gaëlle Obiégly
(relu partiellement en février 2013)

Libellés : nouvelles, témoignage.

J’avais été déçue à la première lecture de ce petit éloge et l’ai été de même cette fois, au point d’interrompre ma relecture aux trois quarts du texte. J’ai à nouveau eu du mal à m’y retrouver parmi tous les personnages dont les histoires se croisent et s’interrompent les unes les autres. Tous ces entremêlements forment un ensemble assez confus et trop décousu pour moi. Les passages plus réflexifs de l’auteure étaient plus facilement détectables, mais m’ennuyaient de même que le reste du texte : les idées qui y étaient développées étaient assez convenues et n’apportaient rien de nouveau à la pensée sur la jalousie, ni même à l’éloge qu’on pourrait en faire. De plus, toutes ces idées ressassées dans chaque partie concernaient toujours la jalousie amoureuse : il existe pourtant selon moi d’autres formes de ce sentiment (amicales ou familiales par exemple, sans parler de jalousie professionnelle), mais elles étaient toujours niées par l’auteure, qui ne les percevait pas comme de la jalousie.

Un essai manqué selon moi, malgré un thème qui aurait pu être intéressant s’il avait été mieux traité.

[Gaëlle Obiégly, Petit éloge de la jalousie, Paris, Gallimard, coll. Folio 2€, 2007.]

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Petit éloge de l’enfance
Pierre Pelot
(relu en mars 2013)

Libellés : nouvelles.

C’est par deux nouvelles que Pierre Pelot fait l’éloge de l’enfance, en tant que période d’insouciance et d’héroïsme naïf. Il y met en scène Cinq-six-mouches, un petit héros casse-cou et courageux, qui se lance à la recherche du nid du héron pour impressionner une jolie vacancière ou affronte un essaim de guêpes dans la forêt voisine. L’univers représenté est champêtre et ensoleillé ; de quoi dépayser en ces temps hivernaux. J’ai apprécié le style de la première nouvelle, marqué par quelques descriptions, mais ai été assez déçue par la seconde, qui adopte le ton enfantin du héros, tout en restant narré à la troisième personne du singulier.

[Pierre Pelot, Petit éloge de l’enfance, Paris, Gallimard, coll. Folio 2€, 2007.]

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Petit éloge de la bicyclette
Eric Fottorino
(relu en avril 2013)

Libellés : témoignage.

Comme je l’ai dit plus haut, mon appréciation de ce petit éloge était et reste tout à fait inattendue : je déteste le vélo, que ce soit dans la pratique (abandonnée depuis bien longtemps) ou à la télévision (comme la plupart des sports, à vrai dire). Ce n’était donc pas gagné du tout entre ce texte et moi, mais la rencontre s’est à nouveau faite avec bonheur, grâce à l’enthousiasme communicatif de l’auteur. Son style vif, fluide et rapide, qu’il compare au rythme de la bicyclette, a su m’emporter, sans me faire buter sur les références à quelques cyclistes d’hier et d’aujourd’hui, qui me sont à présent un peu moins inconnus. Un texte accessible, passionné et passionnant donc.

[Eric Fottorino, Petit éloge de la bicyclette, Paris, Gallimard, coll. Folio 2€, 2007.]

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Dans la même série :

  • Janvier 2007 petit éloge : d'un solitaire, du temps présent, de l'excès, de la peau
  • Septembre 2008 petit éloge : des faits divers, de la haine, de la colère
  • Septembre 2009  petit éloge : de la vie de tous les jours, de la rupture, des petites filles, du catholicisme
  • Septembre 2010 petit éloge : des voisins, de la paternité
  • Septembre 2011 – petit éloge : de la joie, du cinéma d’aujourd’hui, de la première fois, des amoureux du silence
  • Septembre 2012 - petit éloge : des séries télé, des coins de rue
  • Mai 2013 - petit éloge : des vacances, du Tour de France
  • Septembre 2013 - petit éloge : des brunes, du désir
  • Joyeux Noël - petit éloge : de la mémoire, du sensible, de la gourmandise, de l'ironie

7 commentaires:

  1. Je note surtout la diversité des thèmes, et le format pratique. A tester, quoi!

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    1. Voilà, à tester. ;) J'espère que tu trouveras un thème qui t'intéressera. Aucun n'est vraiment exceptionnel, mais ce sont des petites lectures sympathiques.

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  2. Je ne crois pas que je vais m'essayer à lire ces petits éloges. Je pense qu'ils seront trop courts pour moi. Et puis à part pour celui de la bicyclette, tu n'es pas vraiment enthousiaste donc...
    Bonne journée bisous Minou :D

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    1. Je suis plus enthousiaste sur d'autres publiés dans les années suivantes. ;) Je suis assez mauvais public ces derniers temps et peu portée à l'indulgence, ça a porté préjudice à plusieurs d'entre eux.
      Je sais que tu as bien d'autres choses passionnantes à découvrir, tant pis pour ces livres-ci !
      Bonne journée, bisous.

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    2. Je pense toujours en plus à celui que je t'avais proposé de te prêter qu'il faut que je lise...

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  3. J'ai lu un livre de Stéphane Audeguy et mon cerveau s'en souvient encore (je n'ai rien compris au livre, il faut le faire !). Goby possède une plume remarquable, ardue mais qui me parle. Bisus

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    1. Quel était le titre ? (pour que je ne mette pas mon cerveau à si rude épreuve ;)) Je me souviens que tu es sensible à la plume de Goby, j'ai aussi toujours en tête ton attente de ma lecture de "Des corps en silence".
      Bises.

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