Comme l’indique le titre du recueil, Jeunesse, l’ensemble des nouvelles japonaises contemporaines (de
1948 pour Bizan à 1992 avec Couleurs d’eau de Mieko Kanai) qui y ont
été sélectionnées mettent en scène des jeunes gens. Ces derniers m’ont souvent
semblé désemparés, perdus face à un monde en mal de repères ou hésitants dans
leurs premières approches amoureuses. Cela se traduit par une certaine violence
dans Une parfaite partie de plaisir de
Shintarô Ishihara et L’arrêt de bus
de Kenji Maruyama, qui m’ont un peu dérangée pour cette raison : les
autres y sont perçus comme des objets dont on peut abuser à sa guise ou payer
pour étouffer ses propres remords. J’ai en revanche été séduite par les
approches amoureuses mises en scène dans Franchissant
le bras de mer de Kei Nakazawa : l’amour y est attendu, imaginé, puis
se révèle presque décevant, si rapide. La nature joue un grand rôle et est
souvent décrite afin de poser l’ambiance. Dans Un chemin écrasé de chaleur de Teru Miyamato, la sexualité est en
revanche narrée comme un souvenir sublimé, bien que légèrement terni par une
révélation ultérieure au sein d’un groupe d’amis.
Parmi toutes ces nouvelles, la seule que j’avais
initialement prévu de lire, Bizan d’Osamu
Dazai, est malheureusement aussi l’une de celles qui m’ont déplu et surtout
déstabilisée, peut-être parce qu’elle était la première du recueil. Elle se
déroule majoritairement sous forme d’un dialogue entre deux amis, entrecoupé
par les souvenirs du narrateur. Ces derniers permettent au lecteur de situer
les personnages dont il est question et plus particulièrement la femme
surnommée Bizan. Elle y est décrite comme exaspérante, envahissante et
bruyante, jusqu’à la chute, qui renverse la situation et explique bien des
choses. Le problème que j’ai rencontré lors de ma lecture est l’indifférence à
ce qui se narrait : je ne comprenais pas où l’auteur voulait en venir et
ne m’y suis pas intéressée. Une rencontre manquée, heureusement mieux réussie
avec d’autres auteurs.
[Osamu Dazai, Bizan,
trad. par Pascale Simon, dans Jeunesse.
Anthologie de nouvelles japonaises contemporaines. Tome I, trad. par
Jean-Jacques Tschudin et Pascale Simon, Monaco, éd. du Rocher, 2007]
oulalala ! J'espère que je vais apprécier ma lecture avec le titre que j'ai choisi et que ce problème d'indifférence n'est pas récurrent dans ses écrits... on verra bien :)
RépondreSupprimerBonne soirée bisous :)
Je te le souhaite aussi. Ce texte-ci était vraiment très court, peut-être que j'aurais davantage apprécié un texte plus long cette fois. ;)
SupprimerBonne soirée, bisous.
Dommage... On pourra en reparler au moment du récap' mais je crois que tu ne seras pas la seule dans ce cas...
RépondreSupprimerMerci pour ta participation :)
Dommage, oui... Je me sens un peu comme la rabat-joie du challenge à chaque participation. :/ J'espère que d'autres apprécieront tout de même plus que moi cet auteur.
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