La lettre et la
plume
Avec cette nouvelle parution, Le
Livre de poche semble poursuivre la transformation de sa collection,
amorcée l’an dernier d’après mes observations : les titres sont moins
racoleurs et correspondent davantage au contenu même (ce que je ne peux que
saluer après ma plainte à ce sujet). Les textes choisis restent en revanche
fidèles à la ligne éditoriale énoncée dès la naissance de La Lettre et la plume :
LA LETTRE ET LA PLUME, une collection qui marie littérature et histoire au travers d’écrits intimes (mémoires, correspondances, journaux, chroniques…) d’une grande qualité littéraire.
Bien que j’avais décidé l’an dernier de ne pas poursuivre cette collection
suite à de trop nombreuses déceptions, j’ai cédé en voyant ces courtes
chroniques de Benjamin Franklin (il m’est difficile de résister à des
médisances ironiques si bien présentées…) et, cette fois, je ne le regrette pas !
L’Art de
choisir sa maîtresse
et autres conseils indispensables
et autres conseils indispensables
Benjamin
Franklin
Traduit et édité par Marie Dupin
Traduit et édité par Marie Dupin
Inventeur du paratonnerre et respectable rédacteur de la Constitution
américaine, Benjamin Franklin était aussi, on le sait moins, un facétieux
chroniqueur. Dans ces textes impertinents et excentriques, il prodigue une
série de recommandations réjouissantes, de l’art de choisir une maîtresse (il
conseille, de façon surprenante, de ne pas la choisir trop jeune…) à la
meilleure façon de transporter un serpent à sonnettes, ou de devenir la reine des
commères. Preuve, s’il en était besoin, que l’humour ne connaît ni les
frontières ni les âges. [Présentation de l’éditeur]
Mon avis :
Après mes nombreuses déconvenues dans cette collection, dont l’une à la
lecture des Mémoires de Pauline de Metternich réputée pour son ton caustique, j’ai
été ravie de m’amuser (enfin !) à la lecture de ces chroniques de Benjamin
Franklin : sans aller jusqu’à dire, comme l’éditeur, que l’humour ne
connaît ni les frontières ni les âges, j’ai souri à plusieurs reprises. L’auteur
joue énormément de l’ironie dans ces chroniques journalistiques ou lettres
envoyées sous couvert d’un pseudonyme, lui aussi très humoristique et choisi en
fonction du sujet développé : Alice Addertongue [Languedevipère] disserte
sur les commérages (je me suis régalée à la lecture de ce texte, bien entendu), tandis qu’Anthony Afterwit [Le-sage-tardif] narre sa
tardive résolution pour améliorer son mode de vie. De nombreux sujets sociaux
ou politiques sont abordés par ce biais ou par celui de la fable. Ces dernières
sont plus explicitement moralisatrices et visent souvent à promouvoir un mode
de vie modeste et industrieux. Dans ce domaine, Benjamin Franklin m’a semblé
très traditionnaliste et un peu mal vieilli quant à sa perception du rôle
social de la femme (faire des enfants). Cet aspect de sa personnalité apparaît
également dans ses Almanach, dont
celui où il enseigne quelques notions d’astronomie à l’aide d’une brève
parabole.
En conclusion, il s’agit selon moi d’une anthologie de textes courts très
plaisante, que j’aurais aimé plus longue et fournie (j’en redemande !)
[Benjamin Franklin, L’art
de choisir sa maîtresse et autres conseils indispensables, trad. par Marie
Dupin, Paris, Le Livre de poche, coll. La Lettre et la plume, 2013.]
* Défi 100 pages *
Dans la même
collection :
- « J'ai tellement envie de vous » : correspondance amoureuse d'Henri IV
- « Je meurs d’amour pour toi… » : lettres d'Isabelle de Bourbon-Parme à l'archiduchesse Marie-Christine
- « Quand on a le bonheur d’aimer, tout le reste est vil sur la terre » : correspondance de Beaumarchais et Amélie Houret de La Morinaie
- « Je jure au marquis de Sade, mon amant, de n'être jamais qu'à lui... » : correspondance inédite du marquis de Sade
- « Je ne suis pas jolie, je suis pire » : Souvenirs (1859-1871) de la Princesse de Metternich
- « On peut aller loin avec des cœurs volontaires » : récit de voyage aux Kerguelen de Raymond Rallier du Baty
Benjamin Franklin sous un jour moins connu, quoi!
RépondreSupprimerExactement. ;) Il ne perd d'ailleurs pas à être connu ainsi.
SupprimerComme quoi les grands hommes de notre Histoire peuvent savoir aussi nous surprendre :)
RépondreSupprimerIl me plait bien celui-là!
Et oui. :) Je ne pensais pas m'amuser avec Benjamin Franklin un jour, mais tout arrive !
SupprimerCelui-ci a l'air bien tentant.
RépondreSupprimerJ'espère qu'il te plaira si tu te laisses tenter.
SupprimerPas sure que cette vision réduite de la femme ne m'énerve pas ;)
RépondreSupprimerJe l'ai pris sur le ton de l'humour, c'était un texte assez court, mais je comprends ton point de vue. ;)
SupprimerPour ton commentaire sur la biographie de Rembrandt, j'ai cliqué sur le mauvais bouton, je l'ai supprimé. :( J'espère que le livre t'intéressera si tu le trouves.