La collection
« Petite philosophie du voyage » invite Patrick Manoukian, éditeur, à
réfléchir sur la valeur du temps en voyage. Quand le parcours importe davantage
que le but, que la recherche est préférée à la visite et la nonchalance
substituée à la hâte, le hasard des étapes, dans un café ou au creux d’un
hamac, fait tout le sel du voyage.
Avec ce très beau voyage de Patrick Manoukian, j’ai enfin
retrouvé l’enchantement de mes débuts avec cette collection de Transboréal. Je
me suis à nouveau laissé entraîner dans la passion de l’auteur et les mots avec
lesquels il la partage. Quelques petits bémols ont malheureusement émaillé
cette lecture, mais ils sont tout à fait secondaires face à mon émerveillement
retrouvé.
Dans ce témoignage, Patrick Manoukian retrace non seulement
sa théorie du voyage, mais également la façon dont il l’a construite : en
alternant quelques scènes emblématiques de certains de ses voyages et des passages plus théoriques, il
invite le lecteur en douceur à découvrir une autre façon de voyager. Il cultive
la nonchalance lors de ses déplacements et fait l’éloge de l’étape, ce moment particulier
encadré par l’envie de s’arrêter et celle de repartir. Le temps s’y déroule
autrement et prend une autre dimension selon lui, lorsqu’on sait le prendre,
sans songer à se presser et à parvenir à l’« arrivée ». Cette manière
de voyager m’a tout à fait séduite, ainsi narrée par un passionné désireux de
partager ce point de vue. C’est malheureusement aussi là que s’est niché le
petit bémol que j’ai ressenti : en exposant si progressivement ses idées
sur le voyage, au fur et à mesure de sa propre évolution, l’auteur se répète
plusieurs fois, ce qui a fini par me lasser légèrement.
Heureusement, une fois le concept de l’étape bien établi par
Patrick Manoukian, il développe davantage celui de nonchalance, qui imprègne d’autres
aspects du voyage, comme la rencontre avec l’autre. Il donne à cette occasion
quelques conseils pour cultiver soi-même cette attitude et se donner la chance
de partager des moments tels que ceux qu’il a vécus. Enfin, à la fin du volume,
il semble prendre du recul afin de répondre aux critiques possibles face à
cette posture qu’il a adoptée : celle d’un entre-deux.
Par tous ces aspects, ce volume de la Petite philosophie du
voyage est l’un des meilleurs que j’aie lu : il répond tout à fait à l’esprit
de la collection et développe une vraie réflexion sur le voyage, tout en
restant accessible à tout lecteur et en étant très agréable à lire. Une vraie
réussite.
[Patrick Manoukian, Le
temps du voyage. Petite causerie sur la nonchalance et les vertus de l’étape,
Paris, Transboréal, coll. Petite Philosophie du voyage, 2011.]
* Défi 100 pages *
***
Dans la même collection :
- Le goût de la politesse, Bertrand Buffon
- La poésie du rail, Baptiste Roux
- Les bonheurs de l'aquarelle, Anne Le Maître
- La caresse de l'onde, Patrice de Ravel
- L'écriture de l'ailleurs, Albéric d'Hardivilliers
- La magie des grimoires, Nicolas Weill-Parot
- La soif d'images, Matthieu Raffard
- Les arcanes du métro, Baptiste Roux
- Les sortilèges de l'opéra, Julie Boch
- Les vertiges de la forêt, Rémi Caritey
- Le charme des musées, Frédérique Bardon
- L'écho des bistrots, Pierrick Bourgault
Tiens tiens, cela me rappelle que je dois encore fouiner à la bibli, qui possède plein de titres de la collection(mais pas celui ci, hélas!)
RépondreSupprimerDommage pour celui-ci, il en vaut vraiment la peine ! Je suis curieuse de lire tes prochaines lectures. ;)
SupprimerMoi qui adore les voyages, je pense que ses réflexions me parleront. Je note :)
RépondreSupprimerJe pense aussi que ça pourrait te plaire, je te le souhaite en tout cas. :)
SupprimerEn voilà un qui me séduit bien...moi qui adore voyager et aller à la rencontre d'autres pour partager... noté!
RépondreSupprimerRavie qu'il te tente toi aussi. :) C'est un petit livre très agréable.
SupprimerOn dirait que tu as été séduite cette fois-ci :) Les voyages... voilà un sujet qui me plaît beaucoup aussi! D'ailleurs, il rejoint le thème de notre lecture commune n'est-ce pas :)
RépondreSupprimerOui, ce livre-ci a réussi à percer le nuage de ma morosité. :) J'y repense d'ailleurs en lisant La Compagnie des femmes et l'y retrouve un peu : un très bon enchaînement de lectures, je poursuis l'enchantement.
SupprimerOh ! Ton billet est vraiment ce qu'il me fallait en ce moment !! C'est mon prochain bouquin de cette collection (en attendant le Raffard - no comment !!!) et je comptais justement me l'acheter grâce à des bons cadeaux (je l'ai feuilleté en librairie et il m'a fait bonne impression, ce que ton billet semble confirmer).
RépondreSupprimerJe me réjouis d'avance de cette lecture :)
J'espère de tout cœur qu'il te plaira autant qu'à moi. Ca me semble un bon choix pour poursuivre dans la collection. Et je suis ravie d'avoir pu t'apporter ce qu'il te fallait en ce moment. ;)
Supprimerdéjà repéré, tu confirmes.
RépondreSupprimerTant mieux !
SupprimerJe suis partagée ! Tu en parles bien, cependant je ne voyage quasiment jamais, et ça me frustre. Et je pense que si je voyageais je serais contente d'arriver au but pour profiter d'un séjour ailleurs tout simplement :) Mais effectivement le voyage commence dès qu'on part de chez soi, voire quand on prépare sa valise ;)
RépondreSupprimerJ'ai été charmée par cette petite philosophie et la façon dont l'auteur la transmet à son lecteur, mais ne suis pas forcément d'accord non plus. ;) Je ne voyage pas du tout comme ça non plus, me conduis certainement en "touriste de base" et j'ai quand même vite perçu les limites de la façon de voyager préconisée par l'auteur (tout le monde n'a pas les moyens de partir sans prévoir de retour, à l'aventure et en laissant derrière lui un certain nombre de choses, qu'importe la nature des moyens : relationnels, financiers, etc etc.) ; tout ça ne m'a pas empêché d'apprécier le texte en lui-même.
SupprimerA toi de voir :)