C’est grâce à Natiora que j’ai eu envie de découvrir ce
roman à tiroirs, où une révélation en cache une autre, après avoir tant
apprécié La double vie d’Anna Song de
Minh Tran Húy : pour cet aspect, je n’ai pas été déçue ! C’est la
raison pour laquelle je m’efforcerai d’en dire le moins possible sur l’intrigue
dans cet avis (la quatrième de couverture en dit déjà trop à mon goût).
Le récit commence avec une jeune femme qui vient de perdre
sa mère et reçoit, parmi quelques lettres de condoléance, un courrier assez
long et épais qui attire son attention : commence alors, chaque mardi, la
narration d’une histoire vécue en partie par le mystérieux destinateur, le
« confident ». Celle-ci est entrecoupée par les interrogations de la
destinataire, liée elle aussi à cette histoire, bien qu’elle ait peur de
l’admettre. Le lecteur comprend très vite comment la situer dans ce passé sur
fond de seconde Guerre Mondiale qui lui est révélé, mais le suspense n’en
demeure pas moins très présent, de même que les retournements de point de vue.
Grâce à ces derniers, Hélène Grémillon parvient non seulement à surprendre le
lecteur, mais aussi à rendre ses personnages plus humains et moins manichéens.
Chacun d’eux a ses secrets, ceux qu’il révèle et ceux qu’il tait, ces derniers
apparaissant ensuite dans la confidence d’un autre.
L’intrigue est rapidement très prenante, car la première
lettre entre directement dans le vif du sujet, tout en maintenant beaucoup de
questions en suspens. Néanmoins, même si je tournais rapidement les pages,
avide de connaître la suite, le récit ne m’a pas passionnée plus que cela avant
l’ultime confidence, qui vient résoudre les dernières interrogations en en
créant d’autres. Le récit me semblait au début trop prévisible, malgré les
hésitations de la première narratrice et son refus de se sentir liée à ce
passé. Ce n’est vraiment qu’en refermant le livre et en connaissant chacun des
motifs et sa place dans l’ensemble que la complexité de la toile m’est apparue
en quelque sorte. J'ai également d'abord été déçue par le côté très artificiel des lettres, avant de m'y habituer : le format épistolaire permet uniquement ici des révélations ininterrompues par des questions et un anonymat du confident. En tant qu'amatrice du genre, j'aurais apprécié voir les lettres plus exploitées et vraiment lire un roman épistolaire comme je m'y attendais.
En conclusion, un premier roman très bien mené, plaisant
(mais sans plus pour moi), aux personnages touchants et diaboliques à la fois.
[Hélène Grémillon, Le
confident, Paris, Gallimard, coll. Folio, 2012.]
* Merci Natiora ! *
Je me souviens avoir ressenti un coup de poing plus qu'un coup de cour, mais je ne me souviens plus très bien de l'intrigue, hélas !!
RépondreSupprimerJe ne sais pas si je garderai un souvenir très précis, ni très long non plus...
SupprimerUn très bon premier roman, que je n'ai pas lâché!
RépondreSupprimerC'est vrai qu'une fois commencé, difficile de ne pas envie de savoir la suite. ;)
SupprimerCa a l'air intéressant mais je ne sais pas si ça va me plaire : on en sait trop peu sur l'histoire avec ta censure !! :P
RépondreSupprimerVa sur le blog de Natiora (le lien vers son article est sur son nom au début de mon article ;)), elle en dit plus. ;) Ca se passe pendant la seconde guerre mondiale, mais ça reste assez en arrière-plan, sans intervenir plus que ça. C'est une histoire de femmes et d'enfant. Voilà. ^^
SupprimerAh, ça me plaira alors ! Car, je crois avoir compris avec la couverture (puisque tu disais qu'elle en montrait trop) ;)
SupprimerJe parlais de la 4e de couverture, pas de la 1e et son illustration. ;) C'est vrai qu'elle est assez explicite aussi, mais n'en dit pas trop non plus, ça annonce juste le sujet, pas le développement. ;)
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