La collection
« Petite philosophie du voyage » invite Pierrick Bourgault,
photojournaliste, à dépeindre le cadre et la convivialité des bistrots.
Tenanciers, habitués et clients de passage donnent leur cachet à ces mondes,
antres de solitude ou lieux de rencontre et de liesse. De jour comme de nuit,
le zinc poli reflète l’âme et les travers de la société.
Il semblerait décidément que je manque de chance avec mes
dernières lectures dans la collection Petite
philosophie du voyage : je ressors de celle-ci très mitigée. Stéphanie,
par contre, a beaucoup aimé, et je vous invite à aller lire son très bel
avis sur son blog Semer des mots… en contrepoint du mien.
Ce qui m’a personnellement dérangée est notamment que je n’ai
pas eu le sentiment de voyager, ressenti dans les autres volumes de la
collection. Plusieurs bistrots et estaminets sont évoqués, mais la plupart
semblaient français : j’espérais davantage d’interculturalité. Une
comparaison de l’ambiance de ces lieux en France, en Italie et en Angleterre
notamment est bien présente, mais m’a paru bien maigre et vite lue. Il est
dommage selon moi que l’auteur ait si peu exploité cette composante du voyage,
pourtant au cœur de la maison d’édition Transboréal. De même, je n’ai pas
suffisamment retrouvé l’aspect « philosophique » annoncé par le nom
de la collection : plusieurs pistes de réflexion tout à fait intéressantes
sont lancées, telles qu’une tentative de définition de la convivialité et des
critères pour la mesurer, mais très rapidement, ces quelques lignes sont noyées
sous les anecdotes.
Heureusement, ces souvenirs de Pierrick Bourgault sont
plaisants à lire et forment une conversation à bâtons rompus (parfois de façon
trop saccadée à mon goût, d’ailleurs) comme on pourrait en rencontrer dans un
bar. Au rythme de quelques chansons évoquant avec nostalgie cet univers
particulier des bistrots, le lecteur se promène d’un bar à l’autre, à la
rencontre des tenanciers et des clients attablés, observant les passants et les
jolies filles, refaisant le monde autour d’un café ou d’une pinte de bière.
En conclusion, si suivre cet auteur, connaisseur de son
sujet et passionné, fut une agréable flânerie, il est cependant regrettable qu’il
ne soit pas parvenu à dépasser les faits pour en tirer une petite philosophie et
la développer.
[BOURGAULT Pierrick, L'écho des bistrots. Petite confidence sur les cafés, pubs, tavernes et autres buvettes, Paris, Transboréal, coll. Petite
philosophie du voyage, 2012.]
* Défi 100 pages *
***
Dans la même collection :
- Le goût de la politesse, Bertrand Buffon
- La poésie du rail, Baptiste Roux
- Les bonheurs de l'aquarelle, Anne Le Maître
- La caresse de l'onde, Patrice de Ravel
- L'écriture de l'ailleurs, Albéric d'Hardivilliers
- La magie des grimoires, Nicolas Weill-Parot
- La soif d'images, Matthieu Raffard
- Les arcanes du métro, Baptiste Roux
- Les sortilèges de l'opéra, Julie Boch
- Les vertiges de la forêt, Rémi Caritey
- Le charme des musées, Frédérique Bardon
- Le temps du voyage, Patrick Manoukian
Sympa ce livre, je pense peut-être l'offrir à mon homme, qui est barman, et à qui tout cela parlera certainement. Je comprends cependant tes réserves,qui me semblent justifiées étant donné la collection dans laquelle l'ouvrage s'inscrit. Je vais lire l'avis de Semer des mots dans la foulée ^^
RépondreSupprimerSi ton homme évolue dans cet univers, ça lui parlera certainement plus qu'à moi et aura donc plus de chance de lui plaire, je pense. ;) C'est très agréable à lire, mais après lu plusieurs textes de la collection, j'attendais plus de celui-ci que si c'était le premier que je lisais.
SupprimerEn même temps, aller d'un bar à un autre, ça peut se limiter à un voyage dans une même rue ;) Mais tes réserves me semblent plus que justifiées. Je me demande si le titre de la collection et la volonté d'aborder des sujets très divers en son sein n'est pas parfois irréalisable ; la collection créé immanquablement des attentes.
RépondreSupprimerMême remarque pour le terme "philosophie".
Je passe mon tour pour celui-là, comme tu t'en doutes.
Arf pas de chance pour le Raffard... J'espère qu'il finira par arriver. :/
SupprimerJe ne doutais pas que tu passerais ton tour pour celui-là. ;)
Mon manque de voyage tient au manque de différenciation des différents bistrots, etc. en fait. Même au sein d'une même rue, il y a tout de même des différences. Ici, le propos m'a semblé trop général dans l'ensemble...
J'avais discuté avec l'éditeur à la Foire du Livre : il m'avait dit que cet auteur avait eu du mal à faire comprendre à certains auteurs, dont celui-ci, qu'il ne voulait pas seulement des anecdotes, mais aussi une philosophie ou au moins une réflexion distanciée. Il m'a aussi expliqué les différentes composantes de la collection : les voyages proprement dit, les plus culturels et (je ne sais plus :s)
Le Raffard sera en rayon le jour où j'irai le cataloguer moi-même :(
SupprimerJe confirme pour la rue à bistrots (c'est du vécu ;) mais très anecdotique :D)
Quand je parle de philosophie, je pense évidemment à une réflexion ; on ne leur demande pas de nous refaire du Kant.
La troisième composante de la collection ne serait-elle pas celle relative à la nature ? Je pense au livre sur la forêt, à celui sur le naturaliste, aux dunes, etc.
Si, il y aussi cette composante de la nature ! Je l'oublie toujours, n'en ayant pas encore lu dans cette catégorie. Il y en a peut-être une quatrième d'ailleurs, mais je ne suis plus sure...
SupprimerPas mal de bouquins de la collection concernant la nature m'intéressent, d'où mon souvenir. Evidemment, la plupart d'entre eux ne sont pas à la biblio...
SupprimerP.S. : le Raffard est TOUJOURS en cours de catalogage... (rien d'étonnant cela dit, malheureusement).
RépondreSupprimerPas trop tentée, je n'ai jamais aimé ces endroits. Mais toujours décidée à découvrir la collection.
RépondreSupprimerJ'aurais sans doute mieux fait de m'abstenir de vouloir découvrir ces endroits par ce texte : plus passionnée, j'aurais peut-être moins vu les défauts.
SupprimerJe suis ravie de savoir que je ne t'ai pas découragée de découvrir cette collection qui en vaut la peine, malgré quelques volumes décevants pour moi. ;)