Dans ces trois nouvelles extraites du recueil Le châle andalou, Elsa Morante aborde
avant tout le thème de l’enfance à travers trois destins féminins assez
atypiques, voire étranges.
Dans le premier récit, celle qui a donné son nom au titre, Donna
Amalia, est une femme d’une cinquantaine d’années qui a su garder une
âme d’enfant et continue à s’émerveiller de tout. On n’en apprend que peu sur
son histoire dans ce texte plus descriptif que narratif, mais je n’en ai pas
moins apprécié découvrir cette figure féminine et enfantine. La beauté d’un tel
caractère est très bien peinte, de même que l’égoïsme d’une telle attitude, qui
peut être difficile à vivre pour la personne même et son entourage.
Le second texte, La grand-mère, comme le troisième,
est plus narratif et m’a beaucoup touchée par la détresse de ses personnages :
celle d’une femme qui se rend compte à la mort de son mari qu’elle n’a jamais
vraiment vécu jusque-là, celle d’une mère qui ne peut se résoudre à voir son
fils quitter le nid et devenir un homme sans elle, notamment. La fin,
tragiquement inattendue bien que tout à fait bien amenée, clôt parfaitement cet
ensemble de détresses et d’abandons, riche en émotions.
Le jeu secret, quant à lui, m’a moins plu et m’a inquiétée par
son atmosphère nocturne : dans une famille aristocratique très stricte et
étouffante, trois « enfants » jouent au théâtre la nuit, se glissant
dans des rôles exaltants de chevaliers et de princesses. Tout se passait bien
jusqu’au drame qui aura des conséquences irréversibles (que je vous laisse
découvrir).
Dans chacune de ces trois nouvelles, Elsa Morante construit
une ambiance particulière, faite de mélancolie sous-jacente, et amène ses
personnages jusqu’au dénouement tragique, par petites touches descriptives :
le lecteur pressent ainsi le drame à venir, sans en saisir tout à fait la
teneur.
[MORANTE Elsa, Donna
Amalia et autres nouvelles, trad. de l’italien par Mario Fusco, Paris,
Gallimard, coll. Folio, 1967.]
Une lecture qui constitue la première étape de mon Viaggio,
ma 5e contribution au Défi 100 pages et s’inscrit dans mon ABC au féminin, ainsi que dans le Cercle de lecture de Tête de
Litote (Destins de femmes).
Mes connaissances en littérature italienne ne sont que peu développées, mais j'imagine parfaitement l'univers que tu décris avec ces nouvelles. Encore un petit recueil à mettre sur ma liste ;)
RépondreSupprimerJ'espère qu'il te plaira alors. :) Mes connaissances en littérature italienne proviennent davantage de mes cours que de mes lectures... Mais le challenge Il viaggio devrait m'aider à y remédier en partie.
SupprimerBonjour, je connaissais le nom de l'auteur mais je n'ai jamais rien lu d'elle. Ce que tu en dis me paraît très intéressant. merci !
RépondreSupprimerJe cherche des idées pour poursuivre mon chemin italien pour le challenge Il Viaggio et ce petit recueil me semble très tentant, je note précieusement ! Merci à toi pour cette découverte !
RépondreSupprimerMerci pour ton passage ici et ravie d'avoir pu te donner envie de découvrir ce petit recueil. :)
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