La lettre et la plume - « Je meurs d’amour pour toi… »


La lettre et la plume

Présentation de l’éditeur : LA LETTRE ET LA PLUME, une collection qui marie littérature et histoire au travers d’écrits intimes (mémoires, correspondances, journaux, chroniques…) d’une grande qualité littéraire.

Ma découverte : j’ai découvert cette collection du Livre de poche dès ses débuts en septembre 2010 avec la première parution, « Je meurs d’amour pour toi… » qui reprend une partie de la correspondance d’Isabelle Bourbon-Parme et de sa belle-sœur l’archiduchesse Marie-Christine entre 1760 et 1763. Séduite, j’ai ensuite acheté tous les ouvrages suivants, au fur et à mesure de leur publication, sans avoir forcément le temps de les lire. J’ai décidé d’y remédier cette année, notamment en relisant le premier volume de la collection.


« Je meurs d’amour pour toi… »
Présenté et édité par Élisabeth Badinter


Présentation de l’éditeur :

Isabelle de Bourbon-Parme, petite-fille de Louis XV, épousa en 1760 le futur empereur Joseph II. Cette jeune femme d’une intelligence exceptionnelle séduisit la cour de Vienne et tomba éperdument amoureuse de… sa belle-sœur, l’archiduchesse Marie-Christine.
Ses lettres et billets, découverts par Élisabeth Badinter – qui les présente ici dans une passionnante introduction – révèlent une personnalité hors du commun, douée d’un véritable talent d’écriture. Et l’on suit jour après jour les tourments de la passion de cette princesse pleine d’esprit qui mourra à vingt-deux ans…


Ma présentation de l'ouvrage :

Ce livre est divisé en trois parties : 
  • Une longue préface d’Élisabeth Badinter, dans laquelle elle présente la vie et la personnalité d’Isabelle de Bourbon-Parme, afin de contextualiser les lettres ;
  • une note sur l’édition de ces manuscrits et les difficultés rencontrées ; 
  • 194 lettres d’Isabelle Bourbon-Parme à l’archiduchesse Marie-Christine entre 1760 et 1763 et une seule réponse de l’archiduchesse.

Mon avis :

Princesse oubliée et peu connue, Isabelle de Bourbon-Parme a pourtant eu une vie très intéressante, bien que courte. Elizabeth Badinter remédie à cette ignorance dans sa préface très complète (dont le début peut être lu sur le site du Livre de poche) : elle n’y développe pas seulement une biographie, mais trace le portrait psychologique de cette femme et l’influence des évènements de sa vie sur son caractère. La lecture des lettres à l’archiduchesse Marie-Christine vient ensuite compléter le tableau et le mettre en mouvement. On y découvre une jeune femme charmeuse et séductrice dans les premières lettres, amoureuse ensuite, parfois jalouse, passionnée, à la santé fragile, tendre et manipulatrice grâce à une bonne connaissance de la psychologie humaine. J’ai beaucoup apprécié ce dernier aspect des lettres et du document intitulé Conseils à Marie : elle y décrit les membres influents de la famille impériale – l’empereur, l’impératrice et son mari, le futur Joseph II – afin que sa belle-sœur sache comment se comporter avec eux pour gagner leur affection et en être bien traitée quand elle ne sera plus là pour la guider. Aux instructions particulières se mêlent d’autres plus générales sur la façon d’être l’amie de quelqu’un, d’une princesse, d’une reine ou de sa mère par exemple. Cela montre une autre facette de cette femme, qui devait sembler bien sage en apparence, mais était très observatrice et possédait une grande finesse psychologique. Par contre, excepté quelques allusions, on apprend peu de choses sur le caractère de l’archiduchesse Marie-Christine dans ces lettres, ce qui peut donc faire regretter l’absence des réponses de celle-ci (et faire espérer qu’on les retrouvera un jour ; il n’y en a qu’une seule dans cette édition). Actuellement, il faut se contenter de celles d’Isabelle de Bourbon-Parme. Sur ces lettres en particulier, il faut savoir qu’il s’agit d’une correspondance quotidienne complète (et non de quelques lettres choisies par l’éditeur) : on y trouve donc de très belles déclarations d’amour, mais aussi des billets pour arranger un rendez-vous et des passages – parfois scatologiques – sur son état de santé ou celui de l’autre. Si le lecteur peut s’y intéresser dans un premier temps, cela peut finir par lasser, comme ce fut le cas pour moi à la fin de ma lecture.


Une des déclarations d’amour :
Épargnez de grâce mon pauvre cœur, l'amour, ce dieu cruel, me persécute ; c'est de vous qu'il se sert pour se venger de moi, qui l'ai si longtemps bravé. N'employez donc pas toutes vos armes si vous ne voulez pas me voir expirer de plaisir à vos pieds. [...] Il est vrai qu[e la mort] serait bien douce, mais n'étant plus, je ne pourrais vous aimer. Laissez-moi donc vivre pour vous adorer éternellement.
[BOURBON-PARME Isabelle de, « Je meurs d’amour pour toi… ». Lettres à l’archiduchesse Marie-Christine. 1760-1763, éd. d’Elizabeth Badinter, Paris, Le Livre de poche, 2010, coll. La Lettre et la plume, p. 86.]

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Dans la même collection : 

2 commentaires:

  1. Non!!! Alors ça, des histoires d'amour entre femmes à la cours d'Autriche! Eh bien, il s'en faisait de belles, derrière les courtines... ;-)

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  2. voilà un livre interessant qui doit être super agréable à lire ;)

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