[FLB 2012] Ma Foire du Livre de Bruxelles, c'est...

Ma foire du Livre de Bruxelles, c'est...

... Un évènement que j'attends avec impatience et auquel je me rends chaque année depuis le début de mes études de lettres, d'abord avec Namého puis avec un groupe d'amies de plus en plus étendu. C'est donc pour moi un week-end de découvertes, de rencontres et de partage, riche en émotions.
Un aperçu du Pavillon italien

Cette année, le thème choisi était Sex, books & rock'n'roll et le pays à l'honneur l'Italie : j'ai été ravie de ce choix et de la construction du Pavillon italien où étaient données une série de conférences et où étaient présentés des livres dans cette langue (bien que je n'y aie pas trouvé mon bonheur comme je l'espérais)



Toute une organisation

Après 4 ans de visites de la Foire du Livre, j'ai acquis une certaine expérience et sais comment m'y préparer, c'est-à-dire où et grâce à qui trouver des places gratuites (et même des bons pour un café cette année) et quand commencer à me rendre sur le site pour préparer mes journées. 

Toute cette préparation qui paraît parfois fastidieuse et maniaque à d'autres fait partie de "ma" Foire du Livre : pendant quelques jours, je crée une attente de plus en plus forte, me plonge déjà dans cette ambiance particulière de l'évènement. Mes espoirs ainsi forgés sont ensuite déçus ou surpassés, mais je ne regrette jamais de les avoir formés. Ils font partie de l'évènement et de l'enthousiasme que celui-ci suscite en moi.

Des conférences

Dans mon organisation, je ne manque jamais d'inscrire quelques conférences qui me semblent intéressantes. Celles que j'ai choisies cette année étaient centrées sur la partie "Sex" du thème et son aspect subversif.
  
Sade est-il un monstre ?

De gauche à droite : François Ost, Eric Marty, Jean-Claude Vantroyen, Jean-Claude Frison, France Quenon, Florence Richter
Ce débat était animé par Jean-Claude Vantroyen et mené par François Ost, Eric Marty et Florence Richter, trois écrivains et chercheurs qui ont étudié le divin marquis. Il était entrecoupé de lectures de La Philosophie dans le boudoir, roman dialogué, par deux comédiens, Jean-Claude Frison dans le rôle de Dolmancé et France Quenon dans celui de Mme de Saint-Ange (Florence Richter complétant le dialogue en prenant en charge les passages d'Eugénie)

J'ai particulièrement aimé ce second aspect de la conférence : le trio formé par les lecteurs était tout à fait réussi, chaque voix correspondant à merveille aux personnages. Jean-Claude Frison a une voix très grave, que j'ai adoptée comme étant celle du libertin raisonneur de Sade sans difficulté. On comprend aisément que la frêle et timide Eugénie, interprétée avec une petite voix par Florence Richter, ait succombé aux séductions du vice lorsqu'elles sont proférées par un tel Dolmancé ! J'ai également été tout à fait séduite par France Quenon en Mme de Saint-Ange : ses expressions faciales et ses intonations collaient parfaitement au texte. Je garderai sans doute leurs voix en tête lorsque je relirai ces passages de l’œuvre de Sade. 

Quand au débat, je l'ai trouvé bien mené et très intéressant pour ceux qui connaissent mal cet écrivain qu'est le Marquis de Sade, dont on a retenu l'adjectif "sadique" en oubliant le reste, comme la langue très littéraire de son œuvre. Déjà familiarisée avec cet auteur, j'ai personnellement surtout retenu de cette conférence les points de divergence des intervenants, source de discussions. 

Je me souviendrai également d'une belle rencontre : celle avec François Ost qui a répondu avec intérêt à ma question à la fin de la conférence, m'invitant à le contacter si j'en avais d'autres à la lecture de son essai, Sade et la loi

Le libertinage 2.0

De gauche à droite : Bernard Pautrat, Patrick Wald Lasowski, Laurent de Sutter
Cette conférence-ci, qui réunissait Bernard Pautrat, spécialiste de Spinoza, et Patrick Wald Lasowski, auteur de nombreux ouvrages sur le libertinage dit "de plume", aux côtés de Laurent de Sutter, modérateur, m'a moins intéressée que la précédente. Les deux sujets abordés - l'amour selon Spinoza et le libertinage - m'apparaissaient comme trop dissociés, ou au moins présentés comme tel, sans réel dialogue entre les intervenants. Le rapport à notre présent n'a également été que très peu évoqué, alors qu'il était annoncé comme la question principale. Patrick Wald Lasowski y a répondu brièvement en pointant les différences entre le libertinage qu'il étudie et ce qu'on appelle ainsi aujourd'hui à tort (d'après lui et d'après moi également), mais sans plus. 
 
Des rencontres

Les rencontres sont un des éléments que j'attends le plus impatiemment lors de la Foire du Livre de Bruxelles. Je ne vais plus jamais voir des auteurs très connus (je l'ai fait une fois, cela m'a suffi), chez qui la file d'attente se compte en heure(s), donc cela me laisse plus de temps pour discuter un peu avec les auteurs. Cela occasionne parfois de belles surprises, plus rarement des déceptions. Il y a certaines rencontres que je prévois en parcourant le site et d'autres qui se font au détour d'un stand lors de mes déambulations.

Nathalie Kuperman
Cette année, j'ai à nouveau été voir Nathalie Kuperman, dont j'avais lu le Petit éloge de la haine et ai osé lui poser la question qui me "hantait" depuis cette lecture. Elle n'a d'ailleurs pas vraiment su y répondre, mais m'a conseillé dans le choix d'un autre de ses livres : j'ai donc acheté et fait dédicacer Nous étions des êtres vivants, son dernier roman paru chez Folio. Chez le même éditeur, j'ai également rencontré Anne Wiazemsky, dont je suis en train de lire Mon enfant de Berlin, et Patrick Wald Lasowski à qui j'ai demandé lequel de ses livres serait le plus intéressant dans le cadre de mon mémoire sur le libertinage. 

David Foenkinos
Les auteurs dont je garderai un souvenir plus marqué pour leur gentillesse et leur disponibilité sont Grégoire Polet (Petit éloge de la gourmandise), qui prend le temps de rédiger une dédicace personnalisée pour chacun, Emmanuelle Urien avec qui je n'ai pas beaucoup pu parler à cause du bruit (une animation musicale se déroulait quasi juste à côté) et David Foenkinos, aussi drôle et charmant en "vrai" que dans ses romans. 

Enfin, ma plus belle rencontre prévue lors de cette Foire du Livre de Bruxelles a été celle avec Yasmina Khadra : il y avait très peu de monde, aussi "tôt" un dimanche matin, donc j'ai pu discuter avec lui, notamment de son écriture. Il est d'une extrême gentillesse, souriant, accueillant et sait mettre ses lecteurs à l'aise. 

Comme je le disais, il y a également eu des "imprévus", beaucoup plus que les années précédentes, et c'est ce qui fait la saveur principale de cette édition pour moi. Je souhaitais notamment acheter un autre volume de la Collection Lettres d'amour des Éditions de Saint-Mont*, que j'avais découvert par hasard l'an dernier, mais il n'y en avait pas/plus. Je me suis alors tournée vers leurs publications plus contemporaines et ai été convaincue par l'éditeur-auteur du Marchand des rêves d'acquérir cette aventure romanesque dont il parlait avec tant d'enthousiasme et de passion.
* Les éditions de Saint-Mont publient, à côté d’œuvres contemporaines, des classiques peu connus, voire inédits, dans tous les genres. Je vous invite vivement à découvrir leur catalogue !


Émeric Fisset
Mais par-dessus tout, ma plus belle surprise fut ma discussion avec Émeric Fisset, l'éditeur de Transboréal : il est très attentif aux visiteurs qui passent à son stand et leur parle avec passion de ses ouvrages. Fan de sa collection Petite Philosophie du voyage*, j'en ai parlé avec lui en en achetant deux le samedi, puis à nouveau le dimanche lorsqu'il m'a reconnue pendant que je lorgnais encore une fois ses livres (la résistance fut rude de ne pas céder à l'appel de tous ces trésors). J'ai eu quelques informations sur les livres à paraître en automne (il y en aura quelques-uns, m'a-t-il dit) et sur la philosophie de sa maison d'édition : ce qui l'intéresse, ce ne sont pas seulement des anecdotes et un récit de voyage, mais il veut que les auteurs mènent une réflexion sur ce récit. C'est ce qui, d'après moi, rend ces livres si intéressants. 
* Pour ceux qui souhaiteraient découvrir cette collection et cette maison d'édition spécialisée dans les voyages, je vous encourage à vous rendre sur leur site et, pourquoi pas, à participer à mon challenge A la découverte de la Petite philosophie du voyage.

Une PAL grandissante


A côté des livres que j'ai déjà lus (Petit éloge de la mémoire de Boualem Sansal que j'avais offert et que je ne retrouvais plus en librairie) et que j'avais apportés en vue d'une dédicace (Les souvenirs de David Foenkinos, Petit éloge de la gourmandise de Grégoire Polet, Les hirondelles de Kaboul d'Yasmina Khadra et Mon enfant de Berlin d'Anne Wiazemski en cours de lecture), j'ai acheté quelques livres que je cherchais (Des nouvelles: Tous nos petits morceaux d'Emmanuelle Urien recommandé par Flo, Les filles de l'ombre de Mathieu Terence ; un essai : Le grand dérèglement de Patrick Wald Lasowski ; deux livres de Transboréal : La soif d'images de Matthieu Raffard et Les bonheurs de l'aquarelle d'Anne Le Maître) et d'autres au gré de mes envies, en passant (Le nœud coulant de Nils Trede, Le marchand des rêves de Charles de Saint-Aubin, Nous étions des êtres vivants de Nathalie Kuperman et Papillon d'Yukio Mishima) C'est Namého qui a finalement donné un dernier coup à ma PAL en la chargeant des Nouvelles sous ecstasy de Frédéric Beigbeder pour mon anniversaire.

[FLB 2012]

6 commentaires:

  1. Je ne pourrai jamais assez te remercier d'avoir fait dédicacer mon Petit éloge de la gourmandise par Grégoire Polet et je regrette vraiment de ne pas avoir pu le voir et lui parler moi-même. Ce sera pour la prochaine fois! ;)

    Un chouette article, en tout cas. Je suis contente d'avoir pu être inclue dans le "groupe d'amies de plus en plus étendu", parce que c'était vraiment un bon moment. :)

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  2. J'ai rencontré David Foenkinos à deux reprises avec mes élèves et il est vraiment génial !

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  3. Alors j’aurais adoré faire cette foire! J'ai été grande fan de Sade (jusqu'aux 100 journées.... car le style y devient déplorable), le thème m'aurait intéressé! ;-)

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  4. J'aime ta manière de décrire les choses, comme toujours et merci pour les photos parce que sans toi déjà y a des chances pour que j'aie jamais osé lui dire plus qu'un mot, mon nom :)

    Merci pour cette journée et cet article,

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  5. Tiens Minou est belge ?
    Si j'avais su j'y serais allé à cette foire...
    D'autant que je commence à connaitre quelques auteurs et éditeurs via mon site, et j'aurais voulu les voir en vari, et Minou en plus, cerise ....

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