Pourquoi lire?, Charles Dantzig


Présentation de l’éditeur :

La lecture n’est pas contre la vie. Elle est la vie, une vie plus sérieuse, moins violente, moins frivole, plus durable, plus orgueilleuse.
Elle maintient, dans l’utilitarisme du monde, du détachement en faveur de la pensée. Lire ne sert à rien. C’est pour cela que c’est une grande chose. Nous lisons parce que ça ne sert à rien.
Ch. D.


Mon avis :

Pourquoi lire [de la littérature] ? Une question que je ne me pose habituellement pas, mais qui m’a intriguée, posée ainsi sur ce livre derrière lequel se cache un lecteur. A cette interrogation, Charles Dantzig propose une série de réponses, qu’il réfute ou développe, dans de courts chapitres assez disparates, tels que Lire pour être articulé, On ne lit que par amour, Lire pour la haine ou Lire pour ne plus être reine d’Angleterre. Il insère également quelques réflexions sur la lecture, les lecteurs, les auteurs, les livres, etc., bref sur l’univers livresque et littéraire en général. L’ensemble de ce texte constitue donc un tout assez fragmenté et éclectique, et non un essai cohérent et linéaire comme je m’y attendais. J’ai été assez déçue au premier abord de ce point de vue, mais cela permet une lecture plus libre, notamment entre deux transports en commun : les chapitres n’ayant pas de liens directs et narratifs les uns avec les autres, la lecture peut facilement être interrompue puis reprise.

Le ton du livre est celui d’un passionné qui sait qu’il s’adresse à d’autres amoureux de la lecture : c’est agréable et très enthousiaste, au point que ça l’est parfois trop. Emporté par sa fougue ou le cours de ses idées, Charles Dantzig se laisse de temps à autre dépasser par son sujet et s’éloigne de celui-ci dans des digressions ou petites remarques personnelles qui n’intéressent pas forcément le lecteur en attente de la suite. A force de vouloir instaurer une conversation, Dantzig tombe dans les travers du genre : le bavardage. Heureusement, il n’en garde pas seulement le pire, mais sait en maîtriser certaines figures, comme la pique ironique, légèrement méprisante, les références qui installent une connivence avec l’interlocuteur, comme des clins d’œil, le sens de la formule, etc.

Bref, si certains chapitres sont particulièrement réussis, d’autres le sont beaucoup moins : cette inégalité m’a empêché d’apprécier vraiment pleinement la totalité de ma lecture. Elle fut plaisante, mais pas autant qu’elle aurait pu l’être.


Un des nombreux extraits que j’ai « post-ité » :
En lisant, nous avons fait revivre une pensée endormie. Qu’est-ce qu’un livre, sinon une Belle au bois dormant, qu’est-ce qu’un lecteur, sinon son Prince Charmant, même s’il a des lunettes, une chevelure pelée et 98 ans ?
[DANTZIG Charles, Pourquoi lire ?, Paris, Le Livre de poche, 2011, p. 30.]

4 commentaires:

  1. Post-ité ? :p

    Ton article donne envie d'en savoir plus ;)

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  2. J'aime cette utilisation de notre fameux néologisme ^^
    Sinon, je l'ajoute à ma liste de "si Minou pouvait me les preter, elle serait encore plus géniale :D"

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  3. Il m'a laissé un souvenir mitigé.
    Comme tu les dis, certains passages sont intéressants, d'autres beaucoup moins. Dantzig se montre assez péremptoire parfois - mais il devrait veiller à exprimer ses idées de façon un peu moins brouillonne...

    En conclusion, pourrait faire mieux !

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  4. J'aime beaucoup l'extrait que tu nous proposes. Mais n'ayant pas lu ce livre, je ne peux pas donner mon avis sur son contenu.

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